L'état ou le potentiel écologique est déterminé par l'agrégation des éléments de qualité biologiques et physico-chimiques (éléments de qualité physico-chimiques généraux et polluants spécifiques de l'état écologique). L'élément de qualité Hydromorphologie, intervenant pour évaluer le très bon état des lacs naturels, n'est pas pris en compte dans l'attente du développement d'indicateurs spécifiques. L'état des éléments de qualité biologiques est déterminant dans l'attribution de l'état écologique des plans d'eau. Ainsi, les éléments de qualité physico-chimiques ne peuvent pas déclasser l'état écologique en deçà d'un état moyen, contrairement aux éléments de qualité biologiques qui peuvent conduire à un état écologique médiocre à mauvais dans le cas de milieux très altérés par rapport aux conditions de référence.
L'évaluation du potentiel écologique ne concerne que les plans d'eau d'origine anthropique (masses d'eau fortement modifiées MEFM et masses d'eau artificielles MEA). Elle ne prend en compte, pour l'instant, que l'élément de qualité Phytoplancton parmi les éléments biologiques. Le potentiel écologique des plans d'eau d'origine anthropique a été déterminé en considérant que les pressions hydromorphologiques hors contraintes techniques obligatoires (CTO) étaient nulles à faibles pour l'ensemble des plans d'eau.
Les règles d'évaluation de l'état écologique appliquées ici reposent sur la seule prise en compte des données 2020 et éventuellement, des données Poissons d’une année antérieure (la plus récente disposant de données pour l'élément de qualité "Poissons"). Cette évaluation ne respecte donc pas strictement les règles de l’arrêté du 27 juillet 2018 relatif aux méthodes et critères d’évaluation de l’état écologique, de l’état chimique et du potentiel écologique des eaux de surface, prenant en compte les 6 années consécutives les plus récentes.
Agrégation des éléments de qualité biologiques et physico-chimiques et détermination de l'état (potentiel) écologique
Dpt : département.
Type : type de plan d'eau (NAT = naturel / ANTH = anthropique).
Etat PCH G : état des éléments physico-chimiques généraux (agrégation des éléments de qualité "concentration en nutriments NUTR" et "transparence TRANS").
Etat PSEE : état des polluants spécifiques de l'état écologique. 17 substances prises en compte : 4 métaux (arsenic, chrome, cuivre et zinc) et 13 polluants synthétiques, dont 12 pesticides. L'état affiché prend en compte le fond géochimique défini pour certains métaux, ainsi que leur biodisponibilité. Seules deux classes d'état sont définies : BON/MOYEN.
Etat BIO : état des éléments biologiques (agrégation des éléments de qualité "phytoplancton IPLAC" et autres éléments pertinents : "macrophytes IBML", "poissons IIL"). L'élément de qualité poissons n'étant pas nécessairement suivi la même année que les autres éléments de qualité (suivi réalisé par l'Office Français pour la Biodiversité), le résultat de la dernière année connue, qualifiée de correcte, est considéré pour le calcul de l'état écologique.
Etat/Pot ECO : état écologique des plans d'eau naturels / potentiel écologique des plans d'eau anthropiques.
Classes d'état : TB/B/MOY/MED/MAUV/ND (non déterminé).
Commentaire... : Assouplis. = Assouplissement de la règle du paramètre déclassant (cf. arrêté évaluation) Déclas. = élément de qualité déclassant ou paramètre déclassant.
Le tableau présente en termes de classes d'état les résultats acquis sur les 24 plans d'eau ayant fait l'objet d'un suivi annuel en 2020.
Les polluants spécifiques de l'état écologique (PSEE) ne sont pas suivis sur les plans d'eau du contrôle opérationnel dont seule la pression hydrologique et/ou morphologie est à l'origine du risque de non atteinte du bon état.
Sur les 5 lacs naturels suivis en 2020 :
2 atteignent le bon état. Il s'agit du lac de l'Entonnoir, dans le Haut-Doubs, et du lac de Sylans, dans l'Ain, à proximité de Nantua ;
3 lacs sont classés en état écologique moyen : pour le lac des Rousses, situé dans le Haut-Jura, à 1059 m d'altitude, à proximité de la frontière Suisse, et pour le lac de Paladru, en Isère, l'élément de qualité biologique poissons est seul responsable du déclassement observé, associé à l'élément de qualité nutriments (paramètre Nitrates) pour Paladru. Il semble cependant que l'évaluation basée sur les macrophytes soit surévaluée pour ces deux plans d'eau (cf. explications dans la partie consacrée aux macrophytes).
L'étang des Aulnes, localisé dans les Bouches du Rhône, dans la plaine de Crau, est déclassé en état moyen à la fois par l'ensemble des éléments de qualité biologiques suivis (phytoplancton, macrophytes et poissons) et par les éléments physico-chimiques généraux, reflétant une physico-chimie des eaux très altérée lors du suivi 2020 (cf. explications dans la partie consacrée aux éléments physico-chimiques généraux).
Sur les 19 plans d'eau d'origine anthropique suivis en 2020 :
8 affichent un bon potentiel écologique : Anse, Bimont, Carcès, Castillon, Champagney, Drapeau, Grand-Maison et la retenue de l'Ospédale en Corse du Sud ;
11 sont classés en potentiel écologique moyen :
Pour 4 plans d'eau, cela ne résulte que de l'élément de qualité phytoplancton : Devesset, Verne, Calacuccia en Haute-Corse et Villeneuve-de-la-Raho. Ce dernier plan d'eau est également déclassé par les polluants spécifiques de l'état écologique. En effet, des concentrations élevées en arsenic (entre 10 et 23 µg/l) sont observées sur certaines campagnes, sans doute du fait de l'anoxie qui règne en profondeur et qui entraîne le relargage de ce composé métallique ;
Pour 4 autres plans d'eau, ce résultat provient à la fois de l'élément de qualité biologique considéré (phytoplancton) et de l'état des paramètres physico-chimie généraux : Panthier, Vingeanne, Vesoul et Vouglans. L'EQ transparence, exprimant des développements algaux importants lorsqu'il est déclassant, est alors systématiquement en cause, souvent associé aux nutriments (cas de Panthier, Vingeanne, Vouglans : pour les deux premiers plans d'eau cités, l'élément de qualité biologique phytoplancton paraît surévalué et aurait pu conduire à une évaluation plus sévère, cf. explications dans la partie consacrée au phytoplancton) ;
Pour 2 plans d'eau : gravières de Montrevel et de Saint-Denis-les-Bourg, dans l'Ain, à proximité de Bourg-en-Bresse, cette évaluation est liée à une physico-chimie des eaux altérée et plus précisément au déclassement de l'élément de qualité nutriments (l'indice macrophytes, bien que non prescrit pour l'évaluation des plans d'eau anthropiques vient confirmer ce résultat : végétation eutrophe dominante) ;
Pour 1 plan d'eau : l'étang de Jouarres, seul l'état des polluants spécifiques conduit à évaluer le plan d'eau en état moyen (l'arsenic est alors en cause, des concentrations de 2 à 4.6 µg/l sont observées durant le suivi annuel).