Actuellement, seuls deux éléments de qualité sont pris en compte dans l'évaluation de l'état des paramètres physico-chimiques généraux :
Les valeurs seuils de classes d'état définies pour ces différents paramètres sont spécifiques à chaque plan d'eau et dépendent de la profondeur moyenne du plan d'eau.
L'évaluation des paramètres physico-chimiques en 2020 et lors des suivis antérieurs.
NO3 : nitrates
NH4 : ammonium
Ptot : phosphore total
Transp : transparence
Ex. Loc : exception locale
Evaluation réalisée à partir de seulement 3 campagnes physico-chimiques pour les plans d'eau des Aulnes, de Clacuccia et Ospédale (non réglementaire)
Le paramètre nitrates est en état médiocre sur deux plans d'eau. Il s'agit du réservoir de la Vingeanne, localisé en Haute-Marne, à proximité de Langres et du réservoir de Panthier en côte d'or, à l'ouest de Dijon. Tous deux situés en secteur agricole (prairies, cultures), les concentrations mesurées en nitrates sont élevées : jusqu'à 20 et 23 mg/l mesurés sur les deux premières campagne sur Panthier et de 15 à 19 mg/l sur la Vingeanne. Les résultats obtenues sur Panthier sont nettement plus élevés que lors des précédents suivis où les concentrations maximales étaient alors voisines de 10 mg/l correspondant à un état moyen pour ce paramètre. Les résultats observés sur la Vingeanne sont également légèrements plus élevés que lors des suivis précédents (18 mg/l contre 14-16 mg/l) mais l'état médiocre est constant sur ce plan d'eau sur les 4 suivis réalisés depuis 2008.
4 plans d'eau sont classés en état moyen pour ce paramètre : Drapeau, Paladru, Saint-Denis-lès-Bourg et Vouglans. Cette situation était déjà constatée lors des suivis antérieurs. Des concentrations un peu moins élevées en nitrates en 2020 sur la gravière de Saint-Denis-lès-Bourg (11 mg/l contre 14-16 mg/l sur les suivis 2011 et 2017) permettent cependant à ce plan d'eau de gagner une classe d'état par rapport aux précédents suivis.
La règle d'assouplissement du paramètre déclassant a été appliquée sur le paramètre nitrates et l'élément de qualité Nutriments seulement pour le lac du Drapeau, la concentration maximale en nitrates étant plus proche du seuil état moyen/état bon que du seuil état moyen/état médiocre et les autres éléments de qualité physico-chimiques, de même que les éléments biologiques, étant par ailleurs classés au moins en bon état pour ce plan d'eau.
Il s'agit du seul plan d'eau parmi les 4 plans d'eau classés en état moyen pour le paramètre nitrates à satisfaire à ces critètes.
Le paramètre ammonium n'atteint pas le bon ou très bon état pour seulement 2 plans d'eau où il est classé en état mauvais. La gravière de Montrevel affiche des concentrations élevées en ammonium sur la dernière campagne annuelle (0.4 mg/l), aussi bien sur l'échantillon intégré que sur celui du fond, reflet des conditions de désoxygénation touchant ce plan d'eau (situation déjà observée durant le suivi 2011). L'étang des Aulnes présente également une valeur très élevée en ammonium sur la campagne de juin (0.6 mg/l), associée à une charge organique élevée et à une colonne d'eau sous-saturée en oxygène (que 75% de saturation en surface et 50% en profondeur), suggérant une forte production alagle printannière. Ce paramètre n'était pas déclassant lors des précédents suivis effectués sur l'étang des Aulnes. Le fait qu'une campagne soit manquante n'est pas pénalisant pour évaluer l'état de ce paramètre (et de l'EQ nutriments) pour ce dernier plan d'eau puisque cette évaluation repose sur la prise en compte de la valeur maximale observée et que l'état mauvais est déjà atteint à partir des 3 campagnes considérées.
Le paramètre phosphore total n'atteint pas le bon ou très bon état sur deux plans d'eau : le réservoir de la Vingeanne (état moyen) et l'étang des Aulnes (état mauvais). Concernant le plan d'eau de la Vingeanne, l'historique des résultats présentés ci-dessus indique que cette situation dégradée perdure sur ce plan d'eau depuis le début des suivis effectués dans le cadre du programme de surveillance (des valeurs élevées >0.1 mg/l sont observées sur la dernière campagne annuelle de 2020, sans doute pour partie liées au relargage sédimentaire et cette situation est accentuée par la baisse importante du niveau d'eau du fait des épisodes de sécheresses observés en 2020).
Le classement en état mauvais de l'étang des Aulnes, bien que basé sur seulement 3 campagnes de mesures, se doit d'être considéré comme valide. En effet, étant donné les valeurs élevées obtenues en phosphore sur les 3 échantillons analysés (de 0.079 à 0.11 mg/l), le calcul du paramètre phosphore total (médiane annuelle) conduit dans tous les cas à une évaluation en état mauvais. Cette situation paraît plus dégradée que celle observée sur les suivis antérieurs. Les conditions climatiques de l'année 2020 (année relativement chaude, hiver et été secs) ont probablement contribuées à l'altération de la qualité physico-chimique constatée sur ce plan d'eau (température de l'eau de 28°C mesurée en campagne d'août / production primaire très élevée en août : 49µg/l de chlorophylle a, biovolume total de phytoplancton de 23 mm3/l / colonne d'eau déficitaire en oxygène sur plusieurs campagnes et anoxie constatée dès 3m de profondeur sur la campagne d'août => les précédents suivis n'atteignaient pas de telles valeurs).
Il convient également de faire remarquer que l'évaluation du paramètre phosphore total ne fait pas ressortir les plans d'eau suivants pour lesquels des concentrations ponctuelles importantes ont cependant été observées, illustrant une certaine richesse de ces milieux en nutriments : Panthier, Villeneuve-de-la-Raho, Carcès et Devesset.
Le paramètre transparence est classé en état inférieur à bon pour cinq plans d'eau. L'étang des Aulnes et la retenue de Vouglans sont classés en état moyen pour ce paramètre (évaluation à considérer avec précaution pour l'étang des Aulnes, la non prise en compte de la première campagne annuelle pénalisant sans doute cet indicateur). Le réservoir de Panthier et la gravière de Vesoul sont classés en état médiocre, tandis que le réservoir de la Vingeanne atteint un état mauvais. La très faible transparence des eaux est à mettre en relation avec l'importance des développements algaux observés durant la période estivale sur ces différents plans d'eau (Cf. partie traitant du phytoplancton).
Le paramètre transparence n'est pas pris en compte sur tous les plans d'eau (exception locale : Ex. Loc. dans le tableau), les faibles valeurs parfois obtenues étant influencées par d'autres facteurs (turbidité naturelle) et n'illustrent pas nécessairement une altération de l'état du milieu (cf. relation phytoplancton/transparence abordée dans la partie phytoplancton).