L'élément de qualité bilan de l'oxygène reflète le niveau de désoxygénation de l'hypolimnion.
Il correspond à la moyenne du déficit observé entre la surface (2-3 premiers mètres de la colonne d'eau) et le fond (2-3 derniers mètres de la colonne d'eau) lors des campagnes estivales.
Plus le taux d’oxygène en profondeur est faible par rapport à la surface, plus l’état de cet élément de qualité est dégradé. Il renseigne ainsi sur la capacité d'assimilation de la matière organique par le système lacustre et sur le niveau de production biologique du plan d'eau. Certains facteurs naturels (altitude, conditions climatiques) et caractéristiques physiques du plan d'eau (forme de la cuvette, profondeur, prise au vent) peuvent cependant influer sur sa valeur et doivent être pris en considération lors de l'interprétation des résultats.
Il ne s'applique qu'aux plans d'eau présentant une stratification de la masse d'eau. Cet élément de qualité n'est actuellement pas pris en compte pour évaluer l'état/le potentiel écologique des plans d'eau et doit donc être considéré comme un élément de diagnostic complémentaire.
Le déficit en oxygène surface/fond observé en 2020 et lors des suivis antérieurs
Le tableau ci-dessus affiche l'état de l'élément de qualité selon les seuils de l'arrêté "Evaluation" de 2015 (seul un seuil est défini : 50 % limite B/MOY) et également selon des seuils ajustés afin de mieux mettre en évidence les situations les plus dégradées (MOY : 50 % - 80 % / MED : 81 % - 90 % / MAUV : > 90 %).
Les plans d'eau présentant les désoxygénations les plus marquées en 2020 (classes ajustées de MED à MAUV) sont ainsi la retenue de Carcès, la retenue de Devesset, le lac de l'Entonnoir, le lac de Paladru, la gravière de Saint-Denis-lès-Bourg, le lac de Sylans et la retenue de la Verne. Pour ces plans d'eau, une couche d'eau d'ampleur plus ou moins importante devient totalement désoxyxénée en profondeur sur une, voire plusieurs campagnes d'échantillonnages. La totalité de l'oxygène de cette tranche d'eau a ainsi été consommée par les organismes assurant la dégradation de la matière organique produite au sein de la masse d'eau et accumulée dans le sédiment.
La majorité des plans d'eau listés ci-dessus présentaient déjà ce niveau de désoxygénation sur les suivis antérieurs. La retenue de Devesset et surtout le lac de l'Entonnoir, affichent par contre une situation plus altérée, pouvant être expliquée par les conditions climatiques 2020 (année 2020 "chaude", et succession d'années sèches et chaudes). La cote du plan d'eau a d'ailleurs présentée un abaissement de 2 mètres sur la dernière campagne annuelle, témoin de la faible hydrologie 2020.
Cette anoxie est également détectable par l'augmentation des concentrations en ammonium, fer et manganèse dans les eaux de fond : les conditions réductrices engendrées par l'absence d'oxygène à l'interface eau/sédiment peuvent déclencher le relargage de ces éléments dans la colonne d'eau.