L'élément de qualité bilan de l'oxygène reflète le niveau de désoxygénation de l'hypolimnion.
Il correspond à la moyenne du déficit observé entre la surface (2-3 premiers mètres de la colonne d'eau) et le fond (2-3 derniers mètres de la colonne d'eau) lors des campagnes estivales.
Plus le taux d’oxygène en profondeur est faible par rapport à la surface, plus l’état de cet élément de qualité est dégradé. Il renseigne ainsi sur la capacité d'assimilation de la matière organique par le système lacustre et sur le niveau de production biologique du plan d'eau. Certains facteurs naturels (altitude, conditions climatiques, efficacité du brassage des eaux hivernal) et certaines caractéristiques physiques du plan d'eau (forme de la cuvette, profondeur, prise au vent) peuvent cependant influer sur sa valeur et doivent être pris en considération lors de l'interprétation des résultats.
Il ne s'applique qu'aux plans d'eau présentant une stratification de la masse d'eau. Cet élément de qualité n'est actuellement pas pris en compte pour évaluer l'état/le potentiel écologique des plans d'eau et doit donc être considéré comme un élément de diagnostic complémentaire.
Le déficit en oxygène surface/fond observé en 2023 et lors des suivis antérieurs
Le tableau ci-dessus affiche l'état de l'élément de qualité selon les seuils de l'arrêté "Evaluation" de 2018 (seul un seuil est défini : 50 % limite BON/MOYEN) et également selon des seuils ajustés afin de mieux mettre en évidence les situations les plus dégradées (MOYEN : 50 % - 80 % / MEDIOCRE : 81 % - 90 % / MAUVAIS : > 90 %).
Les plans d'eau présentant les désoxygénations les plus marquées en 2023 (classes ajustées de MEDIOCRE à MAUVAIS) sont ainsi le réservoir de Chazilly (état mauvais), le lac de l'Entonnoir, la retenue de Carcès et la gravière de Saint-Denis-lès-Bourg (état médiocre). Pour certains de ces plans d'eau (Chazilly, Carcès, Entonnoir), une couche d'eau d'ampleur plus ou moins importante devient totalement désoxyxénée en profondeur sur une, voire plusieurs campagnes d'échantillonnages. La totalité de l'oxygène de cette tranche d'eau a ainsi été consommée par les organismes assurant la dégradation de la matière organique produite au sein de la masse d'eau et accumulée dans le sédiment. Le manque d'oxygène dans le fond des plans d'eau favorise la libération du phosphore piégé dans les sédiments.
Les plans d'eau listés ci-dessus présentaient déjà ce niveau de désoxygénation sur les suivis antérieurs. Le lac de l'Entonnoir affiche par contre une situation plus dégradée sur les deux derniers suivis réalisés (2023 et 2020), pouvant être expliquée par les conditions climatiques de ces dernières années (années chaudes et sèches) impactant notamment le département du Doubs et conduisant à un abaissement marqué de la cote du plan d'eau et à une altération des conditions d'oxygénation du plan d'eau.
Cette anoxie est également détectable par l'augmentation des concentrations en ammonium, fer et manganèse dans les eaux de fond : les conditions réductrices engendrées par l'absence d'oxygène à l'interface eau/sédiment peuvent déclencher le relargage de ces éléments dans la colonne d'eau.