L'étang de Montaubry présente de loin la plus forte concentration observée en ammonium en 2022 dans les eaux de fond : 1,9 mg(NH4)/l. Une valeur supérieure ou égale à 1 mg(NH4)/L est systématiquement atteinte sur l'échantillon de fond de ce plan d'eau durant les 3 campagnes estivales, reflet de l'anoxie durable touchant les couches profondes de l'étang et de sa charge nutritive. Les valeurs obtenues sur les échantillons de fond de l'étang d'Entressen (0.79 mg(NH4)/l), le lac de l' Abbaye (0.4 mg(NH4)/l) et la retenue du Châtelot (0.49 mg(NH4)/l) sont également élevées. Les 2 derniers plans d'eau cités font également partie de ceux présentant le "bilan de l'oxygène" le plus altéré (l'étang d'Entressen ne présentant pas de stratification thermique marquée et durable en raison de sa faible profondeur, l'élément de qualité bilan de l'oxygène n'est pas pertinent dans ce cas). Le lac d'Annecy (0.66 mg(NH4)/l) et le lac Pierre-Châtel (0.46 mg(NH4)/l), bien que ne ressortant pas parmi les plans d'eau les plus affectés par la désoxygénation de leurs eaux profondes, affichent également des valeurs maximales en ammonium élevées.
L'ammoniac, surtout sous sa forme non ionisée (NH3), est très toxique pour l'ichtyofaune. La proportion des formes ionisées (NH4) et non ionisées (NH3) dépend de nombreux facteurs, dont la concentration en oxygène dissous, le pH et la température. Ainsi à un pH supérieur à 8-8,5, la forme non ionisée devient prépondérante, de même qu'à des températures élevées. L'altération de la qualité physico-chimique de l'hypolimnion peut ainsi conduire à réduire de manière importante le volume utile à la vie piscicole et entraîner une dégradation du peuplement, les espèces les plus exigeantes ne trouvant plus les conditions propices à leur survie.
Ces traitements ont pris en compte une valeur égale à la limite de quantification divisée par 2 lorsque le paramètre recherché n'était pas quantifié.