L’état chimique des eaux superficielles est évalué à partir des concentrations dans l’eau de 50 substances ou familles de substances pour lesquelles les normes de qualité environnementale (NQE) fixées par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) ne doivent pas être dépassées.
Les substances prises en compte sont :
des pesticides : ils sont destinés à lutter contre les organismes nuisibles (mauvaises herbes, insectes, champignons…). Bien que principalement employés par la profession agricole, ils sont également utilisés en zone non agricole par les particuliers (entretien des jardins), les collectivités et gestionnaires d’infrastructures (entretien des voiries et espaces verts) et par certains secteurs industriels (bois).
des composés organiques halogénés volatils ou COHV : ils regroupent une grande variété de substances chimiques aux caractéristiques très variables. Ils entrent dans la composition de nombreux produits industriels et domestiques (solvants, intermédiaires de synthèse, peintures, encres, colles, détachants…).
des hydrocarbures aromatiques polycycliques ou HAP : ils sont très répandus et proviennent en grande majorité de la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole) et du bois.
des métaux : ils proviennent essentiellement d’activités anthropiques (métallurgie, traitements de surface, incinération des ordures ménagères…) mais pas exclusivement. En effet, certains sont naturellement présents dans l’environnement tel le nickel qui est très répandu dans certaines régions comme les Alpes, le Massif Central, la Corse. La prise en compte d'un fond géochimique et l'application d'un modèle de calcul de la fraction dissoute biodisponible permet d'éviter des déclassements abusifs pour les métaux naturellement présents dans l'environnement.
d'autres substances (diphényléthers bromés, dérivés du benzène, chlorophénols et composés phénoliques, composés de l’étain, nonylphénols, phtalates, organochlorés, dioxines, furannes).
Toxiques, persistantes et bioaccumulables, les substances de l’état chimique entraînent des dommages importants, notamment pour les écosystèmes aquatiques. C’est pourquoi, en application de la Directive Cadre sur l’Eau, leurs rejets, émissions et pertes doivent être supprimés ou réduits.
L'état chimique des plans d'eau suivis en 2020
Dpt
: département.
Type
: type de plan d'eau (NAT = naturel / ANTH = anthropique).
Réseaux(x)
: appartenance à un réseau DCE du programme de surveillance : RCS et/ou CO ; REF = site de référence.
Etat CHIM
: B : bon état / MAUV : non atteinte du bon état / NC : non calculable / NS : non suivi.
SP et SDP.
: Substances Prioritaires et Substances Dangereuses Prioritaires.
Les prélèvements intégrés, les prélèvements de fond et les éventuels prélèvements intermédiaires (cas des plans d'eau de grande profondeur) ont été pris en compte dans l’évaluation de l’état chimique des plans d’eau.
Comme pour les polluants spécifiques de l'état écologique, les substances de l'état chimique ne sont pas recherchées si le plan d'eau ne fait l'objet que d'un suivi spécifique du phytoplancton, ou si seule la pression hydrologique et/ou morphologique est à l'origine du risque de non atteinte du bon état (pour les plans d'eau du contrôle opérationnel). Ainsi, l'état chimique ne peut pas être déterminé pour les plans d'eau de Verne et Bimont, uniquement concernés par la pression hydrologique. Par ailleurs, la première campagne de prélèvements ayant été annulée sur l'étang des Aulnes et sur les retenues de Calacuccia et Ospédale en raison de la crise sanitaire, aucun état chimique ne peut également être calculé sur ces plans d'eau (les règles d'évaluation nationales nécessitent la prise en compte de 4 campagnes sur l'année). Au final, l'état chimique n'est donc évaluable que pour 19 des 24 plans d'eau suivis en 2020.
La totalité des plans d'eau ayant fait l'objet d'un suivi des micropolluants présente un bon état chimique.
Lorsqu'un paramètre n'est pas quantifié et que sa limite de quantification est supérieure à sa norme de qualité environnementale, il est impossible de statuer sur le respect ou non de la norme.
Ainsi, l'état reste systématiquement indéterminé pour six substances ou familles de substances du fait d'une limite de quantification trop élevée.
Il s'agit des substances/familles de substances suivantes : des pesticides (cyperméthrine, dicofol, heptachlore et époxyde d'heptachlore), un HAP (le benzo(a)pyrène), un tensio-actif fluoré (le PFOS) et un composé aliphatique bromé (l'hexabromocyclododécane).
La surveillance des micropolluants ne s'arrête pas aux seules substances de l'état chimique. Ainsi, pour chaque prélèvement où s'effectue l'analyse des micropolluants, plus de 1000 paramètres sont recherchés. Une approche plus globale est présentée dans les parties consacrées aux micropolluants sur le support eau et aux micropolluants sur le support sédiment.