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COURS D'EAU

2. Les éléments de qualité

2.3. Les micropolluants

2.3.3. La contamination des bassins Rhône-Méditerranée et de Corse

2.3.3.2. La contaminaton par les HAP

Les figures ci-dessous présentent, pour chacun des supports eau et sédiment, les fréquences de quantification des HAP quantifiés au moins une fois. Ce sont des composés qui s'adsorbent préférentiellement sur la phase particulaire, c'est la raison pour laquelle leur fréquence de quantification est plus importante sur le support sédiment.

Sur le support eau, le paramètre le plus fréquemment quantifié est le naphtalène (26 % pour le bassin Rhône-Méditerranée, 6 % pour le bassin de Corse). Dans sa fiche de données technico-économiques, l'Ineris indique que la majorité du naphtalène présent dans l'environnement provient de combustions incomplètes (pyrolyse), principalement du chauffage domestique au bois, et de la sublimation du naphtalène utilisé comme répulsif pour les mites.

A l'échelle des régions du bassin Rhône-Méditerranée :

  • les régions du nord du bassin présentent les fréquences de quantification de HAP les plus importantes : Le naphtalène est quantifié dans 32 % des prélèvements effectués en Bourgogne-Franche-Comté et dans 29 % des prélèvements effectués en Auvergne-Rhône-Alpes ;
  • les régions du sud du bassin présentent des fréquences de quantification de HAP moins importantes. Le naphtalène est quantifié en Provence-Alpes-Côtes-d'Azur et en Occitanie, respectivement 23 % et 15 %.

Sur le support sédiment, les HAP le plus fréquemment quantifiés sont le benzo(b)fluoranthène pour le bassin Rhône-Méditerranée, le fluoranthène et le pyrène pour le bassin de Corse.
Le benzo(b)fluoranthène est quantifié dans 85 % des échantillons de sédiments prélevés sur le bassin Rhône-Méditerranée. Dans sa fiche de données technico-économiques, l'Ineris indique que les principales sources de benzo(b)fluoranthène dans l'environnement sont anthropiques : combustion incomplète d'hydrocarbures ou de charbon. Le raffinage du pétrole, la cokéfaction du charbon et le trafic automobile constituent des sources d'exposition importantes. Des concentrations élevées atteignant 10 g/kg peuvent être trouvées dans l'asphalte.

Quel que soit le support, l'occurence et les concentrations mesurées pour les HAP sont nettement plus importantes pour le bassin Rhône-Méditerranée.

Pour exemple, le paramètre le plus quantifié dans les sédiments :

  • du bassin de Corse, le fluoranthène, présente une fréquence de quantification de 24 % et une concentration maximale de 265 µg/kg de matière sèche (MS) ;
  • du bassin Rhône-Méditerranée, le benzo(b)fluoranthène, présente une fréquence de quantification de 85 % et une concentration maximale de 7 910 µg/kg de matière sèche (MS).

Exemple de lecture du graphique :

Sur la période, le naphtalène, substance de l'état chimique, a été quantifié :

  • pour le support eau, dans 26 % des échantillons prélevés. Pour ce support, la concentration maximale mesurée est de 32.4 µg/L et le nombre de stations contaminées au moins une fois de 436 ;
  • pour le support sédiment, dans 24.8 % des échantillons prélevés. Pour ce support, la concentration maximale mesurée est de 573 mg/kg(MS) et le nombre de stations contaminées au moins une fois de 130.
MS : matière sèche