L'élément de qualité bilan de l'oxygène reflète le niveau de désoxygénation de l'hypolimnion.
Il correspond à la moyenne du déficit observé entre la surface (2-3 premiers mètres de la colonne d'eau) et le fond (2-3 derniers mètres de la colonne d'eau) lors des campagnes estivales.
Plus le taux d’oxygène en profondeur est faible par rapport à la surface, plus l’état de cet élément de qualité est dégradé. Il renseigne ainsi sur la capacité d'assimilation de la matière organique par le système lacustre et sur le niveau de production biologique du plan d'eau. Certains facteurs naturels (altitude, conditions climatiques) et caractéristiques physiques du plan d'eau (forme de la cuvette, profondeur, prise au vent) peuvent cependant influer sur sa valeur et doivent être pris en considération lors de l'interprétation des résultats.
Il ne s'applique qu'aux plans d'eau présentant une stratification de la masse d'eau. Cet élément de qualité n'est actuellement pas pris en compte pour évaluer l'état/le potentiel écologique des plans d'eau et doit donc être considéré comme un élément de diagnostic complémentaire.
Le déficit en oxygène surface/fond observé en 2019 et lors des suivis antérieurs
Le tableau ci-dessus affiche l'état de l'élément de qualité selon les seuils de l'arrêté "Evaluation" de 2015 (seul un seuil est défini : 50 % limite B/MOY) et également selon des seuils ajustés afin de mieux mettre en évidence les situations les plus dégradées (MOY : 50 % - 80 % / MED : 81 % - 90 % / MAUV : > 90 %).
Les plans d'eau présentant les désoxygénations les plus marquées en 2019 (classes ajustées de MED à MAUV) sont ainsi la retenue du Châtelot, l'étang de Montaubry, la retenue d'Alesani, le "lac" de Saint-Cassien, le lac de Val, le lac de Nantua et le lac d'Allos. Pour ces plans d'eau, une couche d'eau d'ampleur plus ou moins importante devient totalement désoxyxénée en profondeur sur une, voire plusieurs campagnes d'échantillonnages. Ainsi, sur la retenue du Châtelot et l'étang de Montaubry, une tranche d'eau totalement anoxique est rencontrée sur plusieurs campagnes de mesures, pouvant atteindre 6 m d'épaisseur sur l'étang de Montaubry et jusqu'à 20m sur Châtelot. La totalité de l'oxygène de cette tranche d'eau a ainsi été consommée par les organismes assurant la dégradation de la matière organique produite au sein de la masse d'eau et accumulée dans le sédiment.
Il peut être surprenant de retrouver le lac d'Allos parmi les plans d'eau listés ci-dessus. Dans ce cas, les caractéristiques de ce plan d'eau de haute altitude (2230 mètres), à la surface gelée une grande partie de l'année, sans tributaire (uniquement alimenté par la fonte des neiges et les précipitations du bassin versant direct) sont des facteurs à prendre en compte pour expliquer ce résultat. Ce lac présente également une désoxygénation en profondeur observable dès la première campagne annuelle, indiquant que le brassage de cette masse d'eau relativement profonde (37m mesurés en 2019) n'a pas été complet et n'a pas permis la réoxygénation totale de l'ensemble de la colonne d'eau.
Cette anoxie est également détectable par l'augmentation des concentrations en ammonium, fer et manganèse dans les eaux de fond : les conditions réductrices engendrées par l'absence d'oxygène à l'interface eau/sédiment peuvent déclencher le relargage de ces éléments dans la colonne d'eau.