L’état chimique des eaux superficielles est évalué à partir des concentrations dans l’eau de 50 substances ou familles de substances pour lesquelles les normes de qualité environnementale (NQE) fixées par la Directive Cadre sur l’Eau (DCE) ne doivent pas être dépassées.
Les substances prises en compte sont :
des pesticides : ils sont destinés à lutter contre des organismes considérés comme nuisibles (mauvaises herbes, insectes, champignons…). Bien que principalement employés par la profession agricole, ils sont également utilisés en zone non agricole par les particuliers (entretien des jardins), les collectivités et gestionnaires d’infrastructures (entretien des voiries et espaces verts) et par certains secteurs industriels (bois).
des composés organiques halogénés volatils ou COHV : ils regroupent une grande variété de substances chimiques aux caractéristiques très variables. Ils entrent dans la composition de nombreux produits industriels et domestiques (solvants, intermédiaires de synthèse, peintures, encres, colles, détachants…).
des hydrocarbures aromatiques polycycliques ou HAP : ils sont très répandus et proviennent en grande majorité de la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole) et du bois.
des métaux : ils proviennent essentiellement d’activités anthropiques (métallurgie, traitements de surface, incinération des ordures ménagères…) mais pas exclusivement. En effet, certains sont naturellement présents dans l’environnement tel le nickel qui est très répandu dans certaines régions comme les Alpes, le Massif Central, la Corse. La prise en compte d'un fond géochimique et l'application d'un modèle de calcul de la fraction dissoute biodisponible permet d'éviter des déclassements abusifs pour les métaux naturellement présents dans l'environnement.
d'autres substances (diphényléthers bromés, dérivés du benzène, chlorophénols et composés phénoliques, composés de l’étain, composés perfluorés, nonylphénols, phtalates, organochlorés, dioxines, furannes).
Toxiques, persistantes et bioaccumulables, les substances de l’état chimique entraînent des dommages importants, notamment pour les écosystèmes aquatiques. C’est pourquoi, en application de la Directive Cadre sur l’Eau, leurs rejets, émissions et pertes doivent être supprimés ou réduits.
Tous réseaux confondus, 73.3 % des stations situées sur les bassins Rhône-Méditerranée et de Corse sont en bon état chimique.
L'amélioration continue de l'état chimique jusqu'en 2022 s'explique par la division par 4 de la concentration en HAP dans le milieu.
L'année 2023 voit l'état chimique des bassins Rhône-Méditerranée et de Corse se dégrader. Ceci s'explique par les progrès analytiques accomplis par les laboratoires : la division par 10 de la limite de quantification de l'acide perfluorooctanesulfonique (PFOS) a mis en évidence une contamination de nombreux cours d'eau par cette substance.
Cette substance est aujourd'hui à l'origine du plus grand nombre de déclassements de l'état chimique (101 stations sur les 174 en mauvais état).
Attention, une station pouvant appartenir à plusieurs réseaux, il n'est pas pertinent de faire la somme des stations des onglets RCS, CO et REF pour obtenir le nombre total de stations dans un état donné.
Exemple de lecture du graphique: le PFOS déclasse 101 stations, soit 58 % des stations en mauvais état chimique.