Le phytoplancton rassemble l'ensemble des organismes végétaux vivant en suspension dans l'eau. Le phytoplancton est à la base de la chaîne alimentaire en servant de nourriture aux organismes animaux (zooplancton, poissons...).
Les caractéristiques du milieu (disponibilité des nutriments, température de l'eau, stabilité de la colonne d'eau...) ont une incidence sur la composition spécifique du peuplement phytoplanctonique et sur l'abondance du phytoplancton (reflétée par la teneur en chlorophylle a).
L'indice IPLAC (Indice Phytoplancton LACustre) prend en compte ces deux composantes du phytoplancton pour évaluer l'état de cet élément de qualité biologique (métrique de biomasse algale MBA et métrique de composition spécifique MCS).
Plus l’indice IPLAC tend vers 1, plus l’élément de qualité phytoplanctonique s’apparente au très bon état.
MBA : Métrique de Biomasse Algale.
MCS : Métrique de Composition Spécifique.
NC : Non Calculable.
Indices calculés avec le SEEE (V1.1.0)
L'indice IPLAC s'applique à l'ensemble des plans d'eau suivis (naturels et d'origine anthropique) dans le cadre de l'évaluation de l'état ou du potentiel écologique.
La grande majorité des plans d'eau suivis en 2019 (85 %) affiche une bonne à très bonne classe d'état vis-à-vis de cet élément de qualité biologique. Ce chiffre prend en compte également les lacs d'Eychauda et des Neuf Couleurs qui présentent un peuplement assimilable au très bon état (milieux de haute altitude > 2500 m, très peu productifs - Cf. valeurs de MBA), bien que l'indice IPLAC ne soit pas calculable en raison du trop faible nombre de taxons constituant ces inventaires floristiques.
Cinq plans d'eau ne satisfont pas au bon état :
Trois plans d'eau présentent un état moyen : le Léman, le lac de Chaillexon sur le cours amont du Doubs, ainsi que l'étang de Montaubry ;
La retenue du Châtelot, localisée sur le Doubs, en aval immédiat du lac de Chaillexon, est classée en état médiocre. Les résultats des deux métriques (MBA et MCS) concordent et reflètent à la fois une production primaire importante et un peuplement affectionnant les milieux assez riches en nutriments. La campagne de fin d'été est ainsi largement dominée par des cyanobactéries et par Microcystis aeruginosa, connue pour présenter des risques de toxicité en cas de bloom (hépatotoxique/neurotoxique) ;
L'étang d'Entressen, localisé sur la plaine de Crau, à proximité d'Istres dans le département des Bouches du Rhône est classé en mauvais état. Cette situation est récurrente depuis le début des suivis réalisés dans le cadre du programme de surveillance (depuis 2007). L'étang d'Entressen affiche le peuplement phytoplanctonique le plus dégradé si on se réfère à la classe d'état obtenue pour l'indice IPLAC et aux valeurs de ses deux métriques constitutives (toutes deux inférieures à 0.1). La biomasse algale est ainsi très importante (jusqu'à 1 300 000 cellules/ml et 100 mm3/l) et le peuplement est constitué d'une forte proportion d'espèces indicatrices d'un milieu dont la qualité de l'eau est très altérée (eutrophisation marquée). Ainsi, à chacune des 4 campagnes d'échantillonnage, plus de 95% du peuplement observé est constitué de cyanobactéries, parmi lesquelles des espèces potentiellement toxiques et pouvant donc présenter un risque pour la santé humaine (Planktothrix aggardhii, Dolichospermum, Pseudanabaena, Sphaerospermopsis aphanizomenoides...).
L'évaluation fournie par l'IPLAC paraît surévaluée pour les plans d'eau de Montaubry, Charmines-Moux et des Eaux-Bleues et dans une moindre mesure Coiselet. Cette sur-évaluation pourrait dans certains cas être expliquée par la non prise en compte de certains taxons dans le calcul de l'IPLAC, taxons pourtant indicateurs de milieux altérés. L'étang de Montaubry est ainsi concerné par une efflorescence de cyanobactéries potentiellement toxiques lors de la campagne de juillet (cyanobactéries réprésentant plus de 80% du peuplement en termes de biovolume et de nombre de cellules/ml) reflet de milieux significativements dégradés.
Les 5 plus fortes valeurs observées en chlorophylle a (µg/l) lors du suivi 2019
Le dosage de la chlorophylle a reflète la quantité de biomasse algale du plan d'eau.
Les plus fortes concentrations mesurées concernent 4 plans d'eau. L'étang d'Entressen (91 µg/l) et l'étang de Montaubry (46 µg/l) affichent des valeurs nettement supérieures aux deux autres plans d'eau (Eaux-Bleues et Charmines-Moux) dont les valeurs sont voisines de 20 µg/l. L'apparition de ces deux derniers plans d'eau dans cette liste milite cependant pour une légère sur-évaluation de la valeur IPLAC obtenue sur ces deux milieux (bon état IPLAC surévalué).
Les 10 plus faibles valeurs de transparence observées (mètre) lors du suivi 2019
La transparence des eaux est classiquement inversement corrélée avec l'importance du développement phytoplanctonique. Le tableau ci-dessous liste les dix plus faibles valeurs de transparence observées en 2019.
L'étang d'Entressen est concerné par 4 des 5 plus faibles valeurs de transparence observées. Sur ce plan d'eau de type "étang", il n'est pas surprenant de constater des transparences réduites. Elles sont cependant particulièrement faibles et directement influencées par les très importants développements algaux constatés.
La retenue du Chambon ressort en deuxième position dans cette liste de valeurs. La faible transparence est dans ce cas expliquée par la présence de particules fines minérales en suspension dans l'eau (particules surtout apportées lors de la fonte des neiges). Ces valeurs n'illustrent pas un développement algal excessif. L'élément de qualité transparence n'est donc pas pris en compte dans l'évaluation de l'état de ces plans d'eau (exception locale).
Les 10 plus fortes valeurs de transparence observées (mètre) lors du suivi 2019
Les plus fortes valeurs concernent des grandes retenues de haute altitude, localisées entre 1500 et 2500 mètres d'altitude (Lanoux, Roselend), deux retenues localisées sur le Verdon (Sainte-Croix et Esparron), le lac d'Annecy et le lac de "référence" des Neuf Couleurs, ainsi que la retenue de Serre-Ponçon sur la Durance. Sur tous ces plans d'eau, des transparences de plus de 10 mètres de profondeur ont été observées, illustrant la faible productivité primaire de ces milieux.