La figure ci-dessous présente les 30 pesticides les plus fréquemment quantifiés.
Le glyphosate et son métabolite l’AMPA restent de loin les deux substances les plus quantifiées avec des fréquences de quantification respectives de 46 % et 82 %. Elles figurent également parmi les substances qui présentent les concentrations mesurées les plus élevées, respectivement 111 μg/l (Rebenty à Alzonne - Mai 2017, concentration exceptionnelle) et 30.3 μg/l (Bief de Cone à Montracol - Juin 2017).
Les données issues de la banque nationale des ventes distributeurs (BNVD) sont cohérentes avec ce constat puisque, pour les bassins Rhône-Méditerranée et Corse, le glyphosate figure toujours en tête des ventes avec 3 977 tonnes vendues sur les années 2017, 2018 et 2019.
Son usage comme désherbant non sélectif est très courant. Il est employé en zones agricoles pour tous les types de culture et en zones non agricoles par les collectivités et particuliers. La dégradation d'autres produits que le glyphosate (notamment des détergents) peut aussi être à l'origine des détections d'AMPA dans les eaux. Toutefois, si l'on retrouve de l'AMPA et du glyphosate dans une même analyse, en toute vraisemblance l'AMPA provient majoritairement de la dégradation de ce même glyphosate. Par ailleurs, la durée de vie de l’AMPA est supérieure à celle du glyphosate, ce qui explique également pourquoi l'AMPA ressort plus fréquemment et à de plus fortes concentrations dans les analyses d'eaux.
Le métolachlore est un herbicide interdit en France depuis 2003. Il a été remplacé par le S-métolachlore, qui est devenu l'un des produits les plus vendus pour le désherbage chimique du maïs depuis l'interdiction de l'atrazine. Si le S-métolachlore n'est pas très fréquemment quantifié (5 % des prélèvements) :
il contamine néanmoins un grand nombre de stations (124) et les concentrations sont supérieures à 0,32 µg/l pour 50 % des résultats quantifiés sur la période ;
ses produits de dégradation recherchés dans les cours d'eau depuis 2017, le Métolachlor ESA et OXA, présentent quant à eux des fréquences de quantification beaucoup plus élevées, respectivement 40 et 22 % et contaminent respectivement 286 et 142 stations. Quand ils sont quantifiés, leurs concentrations moyennes sont respectivement supérieures à 0,26 et 0,15 µg/l.
Bien que les matières actives de la famille des fongicides et de la famille des insecticides soient moins répandues, elles représentent néanmoins chacune 19 % des matières actives quantifiées.
Avec des fréquences de quantification proches de 8 %, le propiconazole et le fosethyl-aluminium sont les fongicides les plus quantifiés sur la période devant la carbendazime (5 %).
Les fongicides qui figurent parmi les matières actives les plus vendues sont les suivants : foséthyl-aluminium, mancozèbe, metiram, folpel et chlorothalonil. Or, les laboratoires ne maîtrisent pas toujours l’analyse en routine de ces composés (composés non analysés ou limite de quantification élevée). A l’exception du foséthyl-aluminium, il reste toujours difficile de porter un diagnostic sur la contamination éventuelle des cours d’eau par ces substances.