Cours d'eau

2. Les éléments de qualité

2.1. La biologie

2.1.4. Les poissons

L’Indice Poissons Rivières (IPR) ne s’applique pas dans sa version actuelle en Corse. En effet, les caractéristiques des cours d’eau en Corse (forts gradients observés sur des linéaires courts, faible richesse naturelle, présence d’espèces introduites et endémisme de certains taxons) ont conduit à considérer que l’IPR n’était pas applicable en Corse. Ces stations sont donc exclues de l’analyse. De même, l’IPR peut ne pas caractériser correctement certains types de cours d’eau du bassin Rhône-Méditerranée notamment en tête de bassin. En 2023, une expertise des stations a permis de limiter le nombre de stations pour lesquelles l’IPR n’est pas appliqué sur le bassin Rhône-Méditerranée et donc auxquelles on attribue l'état indéterminé. Ainsi sur 358 stations échantillonnées, 24 stations ont une qualité piscicole apparaissant comme « indéterminée ». L'échantillonnage des poissons n'est effectué que sur les stations du contrôle de surveillance et du réseau de référence pérenne.

Une qualité des peuplements piscicoles relativement stable.

Cet indicateur souligne toujours des modifications hydromorphologiques souvent à l’origine du risque de non atteinte du bon état écologique.

Sur le réseau de contrôle de surveillance, représentatif de la qualité du bassin, 42.4 % des stations présentent un état « bon » ou "très bon".
En 2023 (données 2020, 2021, 2022), le très bon état n'est observé que sur 4 stations :

Station Département
FURANS A LA-BURBANCHE 01
LERGUE A BRIGNAC 34
BALERNE A NEY 39
SORGUE A ISLE-SUR-LA-SORGUE 84

Le bon et très bon état sont observés sur des secteurs de piedmont et de tête de bassin, en amont des plaines anthropisées.
Les états « moyen » à « mauvais » sont quant à eux plus fréquemment rencontrés dans la plaine de Saône, ainsi qu’à l’aval des cours d’eau côtiers du Languedoc et du Roussillon, où l’état physico-chimique est souvent dégradé. Mais on les observe aussi sur des cours d’eau modifiés physiquement et/ou dont le régime hydrologique naturel est altéré :

- sur les stations proches des grands aménagements hydroélectriques portant atteinte à la continuité écologique, ou entravant certaines phases vitales (reproduction notamment) d’espèces sensibles en cas d’éclusées ;

- sur des stations assez fortement urbanisées où des aménagements limitent ou empêchent les crues « juste débordantes », perturbent les possibilités de reproduction de certaines espèces et restreignent la diversité des habitats ;

- sur des stations situées dans des secteurs ayant subi historiquement des modifications hydromorphologiques (curages, recalibrages, rectifications…) perturbant le fonctionnement écologique des cours d’eau. C’est le cas notamment de nombreux cours d’eau de plaine comme la Saône et ses affluents (Reyssouze (01) par exemple) ;

- sur des stations au déficit hydrique naturel souvent accentué par des pompages d’usages divers (plaine de Valence, secteurs Méditerranéens par exemple).

Si l’image de la qualité des milieux donnée par les poissons est globalement stable dans le temps, une quinzaine de stations montre un gain de plusieurs classes de qualité depuis le début des suivis. C’est le cas par exemple du Coulon à Oppede (84) , ou du Doubs à Hyèvre-Paroisse (25) où l’amélioration de la qualité de l’eau et des conditions hydromorphologiques ont permis la recolonisation de ces cours d’eau par des espèces plus sensibles à la pollution.

Etat de l'élément de qualité "poissons" sur les stations du bassin Rhône-Méditerranée.

Répartition des classes d'état de l'élément de qualité "poissons" par bassin et type de réseau.

Attention, une station pouvant appartenir à plusieurs réseaux, il n'est pas pertinent de faire la somme des stations des onglets RCS, CO et REF pour obtenir le nombre total de stations dans un état donné.