Les macrophytes regroupent l'ensemble des végétaux aquatiques visibles à l'oeil nu. Ils sont étudiés au niveau de plusieurs unités d'observations (UO) positionnées sur les différents types de rives du plan d'eau afin de disposer d'une image représentative du peuplement macrophytique. Le nombre d'UO étudiées est fonction de la superficie du plan d'eau : généralement de 3 à 8 UO par plan d'eau. Sur chaque UO, deux types de relevés floristiques sont réalisés :
Un relevé de la zone littorale permettant d'inventorier la zone peu profonde du plan d'eau : il correspond à la prospection d'une bande de 100 mètres de long, parallèle à la rive et pouvant s'étendre jusqu'à 1 mètre de profondeur ;
Trois profils perpendiculaires à la rive, distants de 50 mètres chacuns, de minimum 20 m et maximum 100 m de long où sont effectuées 30 recherches de macrophytes (points contacts) réparties de manière régulière le long des transects. Ces profils permettent d'étudier la zone profonde du plan d'eau, abritant les espèces purement aquatiques.
Cette méthode d'échantillonnage correspond à l'application de la norme XP T90-328 et s'applique aux plans d'eau faiblement marnants (inférieur à 2 m de marnage).
L'évaluation de cet élément de qualité repose sur l'Indice Biologique Macrophytique en Lac (IBML) constitué à ce jour d'une métrique : la note de trophie. Il renseigne donc sur le niveau trophique du plan d'eau et sur les apports d'éléments nutritifs au plan d'eau.
Les valeurs IBML de 2019 et des suivis antérieurs
MEA : Masse d'Eau Artificielle.
Indices calculés avec le SEEE (V1.0.1)
L'IBML s'applique aussi bien aux plans d'eau naturels qu'aux plans d'eau d'origine anthropique (où cet élément de qualité est pertinent). Cependant, les valeurs obtenues sur les plans d'eau d'origine anthropique (cas du plan d'eau des Eaux-Bleues en ce qui concerne le suivi 2019) ne sont pas utilisées pour évaluer le potentiel écologique des MEA/MEFM, selon les dispositions de l'arrêté "Evaluation" de juillet 2015 (outil complémentaire de diagnostic).
Les 7 lacs naturels ayant fait l'objet d'un suivi affichent un état macrophytique bon à très bon.
Pour 5 d'entre eux, l'évaluation fournie par l'élément de qualité macrophytes est assez conforme aux précédents suivis (Abbaye, Annecy, Bourget, Entressen et Nantua). Les lacs de Chalain et de Pierre-Châtel semblent quant à eux présenter une amélioration apparente du peuplement macrophytique observé.
Le lac de Chalain obtient ainsi une valeur d'indice le classant nettement dans la classe du bon état en 2019 alors que les suivis précédents qualifiaient ce plan d'eau de niveau moyen voire médiocre pour ce compartiment biologique. L'identification d'une characée (Chara Contraria) de profil écologique élevé sur l'ensemble des secteurs étudiés en 2019 peut expliquer l'augmentation de la valeur de l'IBML constatée (ce taxon étant habituellement moins retrouvé sur ce plan d'eau). La valeur de l'IBML croit sensiblement sur les 4 années de suivi et pourrait exprimer une amélioration notable de l'état de ce milieu aquatique. Les prochains suivis devront confirmer cette tendance.
Le lac de Pierre-Châtel affiche pour sa part un très bon état du compartiment macrophytes, les précédents suivis plaidant plus pour un état situé en limite de classe moyen/bon. Des herbiers à Chara Contraria se sont fortement développés depuis le dernier suivi datant de 2016. Ainsi, ce taxon non rencontré en 2010 et de manière anecdotique en 2013 et 2016 (1 à 2 points contacts), a été identifié sur 70 points contacts en 2019. Une autre characée (Chara intermedia), également de cote spécifique élevée, a été contactée pour la première fois en 2019. Faiblement représentée en 2019 (2 poins contacts), il sera intéressant de surveiller si elle arrive à se maintenir dans ce plan d'eau lors des prochains suivis.
Le "lac" des Eaux-Bleues, seul plan d'eau anthropique suivi en 2019, affiche un état moyen pour l'élément de qualité macrophytes. Cette évaluation est semblable à celle obtenue lors du précédent suivi et paraît cohérente avec le peuplement eutrophile observé. Ce plan d'eau de faible profondeur s'illustre par un développement macrophytique très important conduisant à réaliser des opérations de faucardage pour limiter la gêne sur les usages du plan d'eau (activités nautiques). Des herbiers très denses sont ainsi observés, principalement constitués de Myriophylle en épi, de Potamot pectiné, d'Elodée de Nuttall, de cératophylle épineux et de Nitellopsis obtusa.